Portraits croisés : Stéphanie Mottiez

22 septembre 2023
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Stéphanie Mottiez, agricultrice

« Je suis proche des mes bêtes, elles ont toutes un nom »

Stéphanie Mottiez est une jeune femme étonnante. 

À 29 ans, elle est, depuis trois ans déjà, la propriétaire de la Ferme des Perrières qui accueille pas moins de 160 bovins, dont 80 vaches et 80 génisses. La jeune femme ne compte pas ses heures pour faire tourner son exploitation. 

« J’ai grandi dans une ferme, je n’ai connu que ça. Petite, avec mes frères, nous passions nos étés à l’alpage de nos parents et nous les aidions à travailler. » 

C’est donc assez naturellement que Stéphanie Mottiez s’est d’abord dirigée vers des études d’ingénieure agronome. 

« Je devais faire un stage d’un an dans une exploitation et je suis arrivée ici. Je n’ai plus voulu repartir. J’ai alors opté pour un apprentissage d’agricultrice, puis j’ai fait un brevet et une maîtrise. » 

Elle occupe toujours aujourd’hui le petit studio attenant à la ferme dans lequel elle logeait en tant qu’apprentie. Elle est donc 24 heures sur 24 à quelques pas de ses vaches.

« Je commence ma journée de travail à 6h du matin et je ne sais jamais quand je vais terminer le soir. Mon compagnon est aussi agriculteur dans la ferme de ses parents. » Le couple ne prend pas beaucoup de vacances.

 

« La surcharge de travail me pèse parfois et j’en ai marre. Mais dès que je prends plus de deux jours de congé, je m’ennuie. » A la ferme, les tâches ne manquent pas : entre la traite des vaches, l’affourragement, le nettoyage, la culture de céréales, l’entretien des bâtiments et des machines. Stéphanie Mottiez s’occupe également de la formation de ses deux apprentis, mais elle ne parvient pas à retrouver un employé. « La main d’œuvre dans l’agriculture manque. Mon exploitation tourne bien, mais je travaille énormément. »

Originaire de Massongex, Stéphanie Mottiez aimerait devenir bourgeoise de Saint-Maurice pour s’impliquer davantage dans la vie locale. Aujourd’hui, elle loue dix hectares de terres bourgeoisiales pour y cultiver du maïs et du colza et pour y faire pâturer ses protégées. « Je suis très proche de mes bêtes, elles ont toutes un nom ! » Au moment de prendre la photo de l’agricultrice pausant devant ses vaches, Dolinette – une belle bête blanche et brune, approche délicatement son museau de sa patronne…

Article extrait de la publication « Le Bourgeois » No 5 – septembre 2023