Portraits croisés : Julien Marolf

22 septembre 2023
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Julien Marolf, marbrier et sculpteur

« Mes sculptures représentent une à deux semaines de boulot »

Julien Marolf est tombé dans la marmite artistique très jeune. Sa mère faisait de la peinture et du théâtre. L’un de ses frères a fait les Beaux-Arts. 

    « Il a un an de plus que moi et il dessinait évidemment bien mieux que moi, du coup je n’ai pas poursuivi dans cette voie. Lorsque j’ai découvert le travail sur la pierre, j’ai tout de suite su que c’était mon truc et j’ai fait un apprentissage pour devenir marbrier. » 

Le quinquagénaire, dont les vêtements recouverts de poussière trahissent le métier, travaille tant sur des pierres tombales, que sur des fontaines, des cheminées ou même des fenêtres. Il fait aussi des sculptures, de préférence de grandes tailles. A proximité de son atelier, les visiteurs tombent ainsi nez à nez avec des poissons emprisonnés dans un bloc de béton, ou avec une femme venant d’accoucher et tenant son nouveau-né par les pieds. « Je suis sculpteur autodidacte. La sculpture occupe environ 10% de mon temps, mais j’aimerais en faire plus. Comme je fais de grandes pièces, elles me prennent une à deux semaines de boulot. » 

Les nains qui effrayent, ou enchantent, les promeneurs dans le Bois-Noir : c’est lui. « C’est la Bourgeoisie de Saint-Maurice qui me les as achetés. Elle est très active pour soutenir les artistes de la région, c’est une chance. »

En plus de son travail de marbrier et sculpteur, Julien Marolf préside l’association ContreContre, de la galerie d’art du même nom. Co-président de Visarte Valais, le touche-à-tout avait déjà plusieurs expositions à son actif lorsqu’il a décidé en 2012, avec son acolyte sculpteur Edouard Faro, de racheter ce qui n’était qu’un dépôt attenant à l’atelier de marbrerie. « Ces locaux allaient peut-être être détruits. Pour moi, c’est un lieu d’intérêt général que je ne voulais pas voir disparaître ! Nous avons loué la galerie pendant un certain temps, mais depuis 2016, c’est moi qui suis aux commandes. » 

 

ContreContre accueille des artistes contemporains d’horizons très différents (peintures, sculptures, photographies ainsi que diverses performances artistiques). Elle peut également compter sur le soutien financier de la Bourgeoisie.

Lorsqu’il n’est pas en train de créer, Julien Marolf aime se promener dans la nature, aller aux champignons, jouer aux cartes. Sa femme Rebecca et lui sont famille d’accueil depuis plus de quinze ans. Ils ont ainsi élevé deux autres enfants en plus des leurs. Ni leur fille (ramoneuse), ni leur fils (opérateur sur tableaux électriques) ne semblent vouloir se lancer dans une carrière artistique. « Je ne cherche pas à les pousser dans cette voie, pourvu qu’ils fassent ce qui leur plaît », conclut leur père.

www.contrecontre.com

Article extrait de la publication « Le Bourgeois » No 5 – septembre 2023