Portraits croisés : Jean-Paul Mottiez

22 septembre 2023
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Jean-Paul Mottiez, agriculteur au domaine du Bois-Noir

« J’ai acheté le domaine à 19 ans et demi »

Jean-Paul Mottiez n’a jamais eu froid à ses yeux bleus, car il en a fallu du courage et de la détermination pour se lancer dans l’aventure fruitière en tant que propriétaire d’un domaine de 18 hectares, alors qu’il n’avait même pas vingt ans ! Il y cultive des pommes, des poires et du raisin. Par le passé, il cultivait aussi des fraises et des légumes et s’est essayé aux plantes aromatiques, entre autres.

« Mon père avait une exploitation de bétail à Collonges, mais elle n’était pas assez grande pour que mon frère et moi puissions y travailler tous les deux. Je venais de finir l’école d’agriculture de Châteauneuf et je cherchais un lieu pour m’établir. Le hasard a fait qu’au même moment, l’ancien propriétaire du domaine qui est devenu le mien n’était plus en bons termes avec son locataire. »

C’est ainsi que Jean-Paul Mottiez a proposé de lui racheter sa terre. Il n’avait alors que 19 ans et demi… « Mon père m’a donné un coup de main, mais j’étais seul à bord. Pour pouvoir replanter et réaménager les lieux, j’ai dû enlever pas moins de 15 000 m3 de cailloux. J’ai travaillé dur et aujourd’hui, je cultive 33 hectares répartis sur le domaine du Bois-Noir, à Collonges ; Dorénaz et à Saint-Maurice.» Parmi eux, il y en a cinq qu’il loue à la Noble Bourgeoisie de Saint-Maurice.

« Sur cette parcelle, je vais planter des hautes tiges. Le but est de cultiver des variétés de pommes et de poires anciennes. Il y aura également des cerises et des pruneaux. Ce projet – qui fait partie du Parc naturel régional de la Vallée du Trient – sera certainement une référence au niveau romand, car il va remettre en valeur ces anciennes variétés. » L’agriculteur au regard et à l’esprit vifs est lui-même Bourgeois depuis 2015.

 

Jean-Paul Mottiez, qui aura 65 ans en mars 2024, va bientôt léguer son domaine à Cédric, l’un de ses quatre enfants. « Je vais continuer à venir comme salarié, mais je lui laisse les rênes. Ce travail est passionnant et très diversifié, car on fait tout : je plante, je récolte, je fais la comptabilité, je m’occupe des contrats des employés, etc. Je fais aussi de la vente directement au domaine de septembre à avril…Je ne me se repose jamais, il est temps pour moi de lever le pied.» 

Ce grand-père de cinq petits enfants n’a en effet pas beaucoup pris de vacances depuis qu’il est actif. Il a cependant toujours entretenu une vie sociale riche, tant grâce à la fanfare, que grâce à l’amicale des vieux tracteurs ou qu’aux pauses cafés ou apéro avec les copains. « Je prends le temps de voir mes amis, c’est important. Et qui sait, je vais peut-être prendre de vraies vacances une fois que Cédric sera aux commandes… » 

A vérifier dès le mois de janvier…

Article extrait de la publication « Le Bourgeois » No 5 – septembre 2023