pir2 Janique Cheseaux, co-propriétaire des Editions Henry Labatiaz
« En reprenant cette maison d’édition, j’ai l’impression de vivre une deuxième jeunesse ! »
Lorsque l’on pousse la porte du joli magasin de Janique Cheseaux, à la Grand-Rue 46, on est d’abord accueilli par Rio. Le border collie de 3 ans n’est pas farouche, il se laisse caresser la tête sans bouder son plaisir.
Ensuite apparaît Janique, bien cachée derrière le grand écran de son ordinateur. Son sourire et son énergie sont communicatifs. « Mon associé et moi avons racheté les éditions Labatiaz il y a tout juste un an. La maison d’édition est née en 1972, comme moi ! Elle est spécialisée dans les partitions pour chœurs et orchestres. »
L’histoire de cette aventure professionnelle démarre tragiquement. L’ancien propriétaire et fondateur des éditions, Michel Roulin destinait son entreprise à son fils, mais ce dernier est tragiquement décédé en 2020. « Ma maman, qui chante dans le chœur de Saint-Maurice, connaît bien la famille Roulin et elle a su que Michel voulait remettre sa maison. Elle m’en a parlé. De mon côté, je travaillais dans une imprimerie et j’avais besoin d’un nouveau défi. J’ai tout d’abord donné un coup de main à Michel Roulin, puis je me suis lancée. Avec mon associé Grégoire May, chanteur professionnel, nous avons racheté les Editions Labatiaz et plus récemment les Editions Frédy Henry, aussi spécialisées dans les partitions. »
La quinquagénaire, polygraphe de formation, a gardé un travail salarié à 20% dans l’imprimerie pour assurer ses arrières. Elle travaille sans compter pour son entreprise et doit se serrer la ceinture, mais elle ne regrette rien.
« En reprenant cette maison d’édition, j’ai l’impression de vivre une deuxième jeunesse. Je suis épanouie, même si depuis un an, je vois moins mes amis et je ne pars pas en vacances. J’aime quand ça bouge et Grégoire et moi avons plein de projets. Notre site internet offre aux chanteurs, directeurs de chorales, compositeurs et magasins de musique près de 20 000 titres, principalement de la musique romande, qui se vendent au-delà de nos frontières suisses. Nous avons donc dû tout numériser pour offrir ce service à nos clients.»
Parmi eux des chœurs, mais aussi des magasins de la région qui cherchent des partitions hors du commun, comme celles de l’abbé Bovet, de Pierre Kaelin, entre autres.
Cette Bourgeoise de Saint-Maurice, tout comme ses deux sœurs et sa maman, a toujours baigné dans la musique. « Petite déjà, je chantais dans le chœur des enfants. J’ai ensuite commencé l’accordéon à l’âge de 6 ans. Puis, à 16 ans, j’ai intégré la fanfare. » Elle a d’ailleurs rencontré son époux Dyonis à l’Ensemble de Cuivres Valaisan. Il y jouait du trombone. Il fait désormais de la guitare.
Le couple n’a pas d’enfants, mais ils ont adopté leur chien Rio en plein Covid. « Nous nous occupions du chien d’une amie lorsqu’elle partait en vacances. Rio est un chien du Covid, mais il a été mûrement réfléchi. Comme mon mari est aussi indépendant, Rio peut venir au travail avec l’un de nous. Il ne reste pas seul à la maison toute la journée. » Il a d’ailleurs « sa chambre » (un tapis moelleux) sous un des bureaux des locaux lumineux de la Grand-Rue 46 !
Article extrait de la publication « Le Bourgeois » No 5 – septembre 2023