La cabane de Cocorié rénovée grâce à une équipe de bénévoles

22 septembre 2023
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L’importance d’entretenir le patrimoine de montagne.

Cocorié est une cabane située sur la commune d’Evionnaz, à 1663 mètres d’altitude. Elle repose au pied du Salentin et offre une magnifique vue sur les sommets vaudois, comme les Dents de Morcles et la vallée du Rhône.

Construite au début du 20ème siècle, elle a été témoin de nombreuses épopées au fil du temps : parties de chasse, cueillettes de champignons, travaux d’entretien, visites d’amis ou de promeneurs de la région, moments d’amitié autour d’une table ou nuits entrecoupées de ronflements…

Depuis 2012, Maxim Curdy est le locataire de Cocorié. Il a succédé à François Dubois, qui aura régné comme maître des lieux durant quelques décennies, effectué divers travaux d’entretien et participé à de nombreuses parties de chasse, dès son premier permis en poche, en 1975. Pour des raisons de santé, François a dû renoncer à la convention qui le lie à la Bourgeoisie et à ce lieu qu’il chérit tant ! Il reprend le flambeau, après quelques années de collaboration, avec toute la confiance du gardien en place. En 2013, Maxim est nommé garde-chasse auxiliaire.

En 2021, à force d’entretien et d’améliorations, une réflexion profonde est faite sur la cabane. Les rongeurs n’en finissent plus de s’inviter. Le sol en terre battue, en bois et en béton, n’est pas plat. La structure en bois de la charpente est vieillissante et montre des signes de faiblesse. Le projet d’une rénovation globale est lancé : un radier, une nouvelle charpente et toiture seraient la solution pour la pérennité des lieux. Mais c’est une folie… Un projet de dingue. 

Des travaux importants, nécessitant des matériaux, un savoir-faire, une planification, une organisation, une gestion et un investissement personnel de Maxim Curdy et de ses copains, sont donc envisagés.

Les frais de matériel et l’intervention de quelques professionnels du bâtiment sont pris en charge par la Bourgeoisie. Un maximum de bois est récupéré, brossé et intégré à la rénovation. Toutes les heures de préparation et de main d’œuvre sont réalisées par des bénévoles, sous la houlette de Maxim Curdy.

Printemps 2023, autorisation de construire en mains, les travaux commencent. Il faut retirer la toiture, creuser et casser des rochers à l’intérieur du chalet. Cela prend beaucoup de temps. Un campement est installé, afin de permettre aux ouvriers bénévoles de cette joyeuse équipe de se reposer et se ravitailler à l’abri, durant cette saison pluvieuse.

Mi-juillet, le radier est coulé. La charpente et la nouvelle toiture sont posées à la fin du même mois. Les volontaires et professionnels s’activent, sans relâche, et dans les règles de l’art.

Le chantier se déroule parfaitement. En trois semaines, presque tous les travaux sont accomplis. Ces derniers s’achèvent au mois d’août.

A 50 ans, Maxim Curdy dit avoir eu l’énergie pour mener à bien ce défi. Il a mis ses activités de côté durant un an pour s’investir corps et âme dans cette réalisation. Consacrer ses semaines de vacances pour travailler là-haut, sans compter les nombreux week-ends et nuits à réfléchir au chantier, ne lui a pas fait peur. 

Aujourd’hui en souriant, les yeux fatigués, il explique qu’il aura bientôt passé plus de temps cette année sur ce projet que dans sa propre entreprise de menuiserie… 

 

Il est fier d’être Bourgeois. Il est concerné par l’entretien des cabanes de montagne. Non seulement parce qu’il en bénéficie, mais parce qu’il est convaincu de l’importance d’entretenir ce patrimoine qui est transmis aux futures générations.

Maxim aura largement contribué au maintien de cette richesse. Il est également reconnaissant de la confiance que la Bourgeoisie lui a témoignée. C’est une magnifique réalisation, dans le respect du lieu et de son passé.

Le conseil bourgeoisial REMERCIE toute cette équipe de passionnés investie qui n’a pas compté son temps, son énergie et sa motivation.

Travaux effectués par François et ses amis

1977 : Peinture du toit

1978 : Participe à la réfection du toit du Jorat d’en Bas, sans support financier de la Bourgeoisie

1981 : Abattage d’un mélèze pour la fabrication de la table, des bancs et du bassin. 

1982 : Réfection complète des murs et remise en place du toit. Six tonnes de mortier sont nécessaires pour réaliser ce travail de « titans », effectué gratuitement pour la Bourgeoisie

1983 : Montage des toilettes sèches dans une jolie cabane en bois, encore utilisée à ce jour ! François Dubois est nommé garde-chasse auxiliaire 

2010 : Rénovation des couchettes et installations de petites étagères. L’équipe de chasseurs s’agrandit et rajeunit.

Travaux effectués par Maxim et ses amis d’ARChaM 
(Association pour la Rénovation des Chalets de Montagne)

2014 : Panneau solaire, changement du mobilier intérieur, de la table extérieure, de la cuisinière à bois

2015 : Remplacement de la porte et des fenêtres

2017 : Nouvel évier

2019 : Remplacement de la croix et de la fontaine, aménagement de la terrasse

2021 : Drainage autour du chalet, création d’armoires et dépôt de mise à l’enquête publique

2022 : Autorisation de construire

2023 : Rénovation lourde

Article extrait de la publication « Le Bourgeois » No 5 – septembre 2023