La chanson des Pécaporés

2 septembre 2024
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La chanson des poreaux dans les souvenirs de Raymond Berguerand

Le Raymond Gross (cousin de Marcel Gross) fut instituteur à Saint-Maurice, de janvier 1945 à décembre 1946. Il fut mon régent. Il enseignait également le solfège et le chant. C’est à l’occasion de la promenade scolaire de 1946 que la Chanson des poreaux fut chantée par toutes les classes de notre école primaire. 

Je nous revois, tous réunis sur les quais de gare, poussant d’un cœur unanime « J’ai cherché partout en Suisse… le secret de cette histoire… ». Raymond Gross avait fait répéter notre hymne local à toutes les classes. La chanson disait et dit encore : «… des garçons aussi costauds ! ».

La chanson a peut-être été composée à ce moment-là, mais il est toutefois plus vraisemblable qu’elle soit tirée d’une mélodie populaire. Les airs populaires voyagent à travers le temps et l’espace, ils inspirent même les plus grands compositeurs. J’ai moi-même déjà entendu, lors d’une des nombreuses fêtes folkloriques auxquelles j’ai participé, cette mélodie ailleurs.

Cependant, il se dit que la Chanson des poreaux serait l’œuvre (paroles et musique) du chanoine Jean-Marie Closuit, qui a peut-être collaboré avec le régent Gross. A noter que le chanoine Marius Pasquier, musicien et compositeur, en avait fait, en son temps, une charmante harmonisation pour le Chœur mixte de Saint-Maurice, dans la plus belle tradition populaire. 

En 2020, à l’occasion du 850e anniversaire de la Bourgeoisie, Julien Roh en a fait une transcription et une adaptation pour notre fanfare municipale « l’Agaunoise », dans une marche intitulée « La Saint-Mauriarde ».

La chanson des « poreaux »

J’ai cherché partout en Suisse, 

Par les monts, par les coteaux, oh! oh ! 

J’n’ai trouvé qu’à Saint-Maurice 

Des garçons aussi costauds.

 

Refrain : 

Le secret de cette histoire, 

C’est que par chez nous on sait manger. 

Aux Bernois, les « Schnetz » aux poires 

Et les gratte-à-cul sucrés, sucrés. 

Y’a des gens qui croient qu’la soupe, 

C’est des carott’ avec de l’eau. 

Chez nous pour casser la croûte, 

Il nous faut des poreaux.

 

Quand bébé arrive au monde, 

On en met dans son bib’ron, c’est bon ! 

Rien qu’à voir ses joues tout’rondes 

Et ses beaux biceps tout ronds.

Refrain

Des poreaux dans le potage

Ou mijotés dans le lard, quel art ! 

Ça convient à tous les âges, 

Essayez, c’est pas trop tard.

Refrain

Du berceau jusqu’à la tombe,

On en mange des quintaux, oh! oh ! 

Et l’on reste par le monde 

Aussi longtemps qu’il le faut.

Refrain

Partition offerte par les Editions musicales Henry Labatiaz – Grand-Rue 46 – 1890 Saint-Maurice editions-henry-labatiaz.ch

Article extrait de la publication « Le Bourgeois » No 5 – septembre 2023