La Bourgeoisie souhaite trouver des solutions pour valoriser ce site.
La carrière des Râpes a permis l’installation de la Société des Ciments Portland St-Maurice, en charge de l’extraction de la roche et de l’exploitation de l’usine de ciment de 1954 à 1985. Elle a ainsi participé à la construction de plusieurs bâtiments à St-Maurice. Il paraît même qu’une partie des cailloux de la célèbre falaise serait dans le barrage de la grande Dixence. Quel honneur !
A cette époque la vie des Agaunois avait du rythme : celui dicté par les explosions. Outre les cloches de l’Abbaye, chaque jour à 11h45 et à 16h45, une explosion à la carrière rappelait soit l’heure du repas, soit la fin de la journée de travail ou encore l’heure de l’apéro.
La fermeture de l’usine de Ciment à ralenti le rythme de l’exploitation. Pendant de nombreuses années, l’entreprise Rithner SA à Monthey (sous la raison sociale CDR St-Maurice SA) a extrait de la roche, à raison de quelques explosions par année.
La vision d’avenir de ce site a conduit le Conseil bourgeoisial à chercher de nouvelles solutions pour pérenniser ce patrimoine agaunois.
Voici les raisons qui ont poussé le conseil à présenter une nouvelle vision:
- restituer à la nature la falaise et ses abords dans un délai de 30 ans (au lieu des 70 ans prévus initialement) ;
- permettre la mise en place d’un dépôt définitif pour matériaux non pollués ;
- exploiter le potentiel du site afin de pouvoir continuer d’investir à Saint-Maurice pour Saint-Maurice ;
- prévoir, avec la collaboration d’un partenaire, la remise en état et de la falaise en tenant compte des impératifs écologiques.
En 2017, cette proposition a été acceptée par l’assemblée primaire lors d’un processus démocratique transparent.
Vous avez dit nuisances ?
Le conseil de la Bourgeoisie et l’entreprise Implénia, conscients des nuisances potentielles que peut apporter une telle exploitation, ont pris ensemble des mesures afin de les diminuer autant que possible. Parmi elles :
- limiter les gros tirs à un maximum de six par année ;
- faire effectuer des mesures systématiques avec un sismographe, par une entreprise extérieure, à chaque tir dans les lieux sensibles ;
- faire étudier par un bureau indépendant d’éventuels dégâts aux habitations voisines, en particulier aux Cases ;
- mettre en place un arrosage des matériaux lors du concassage pour éviter la propagation de poussières ;
- arroser la route d’accès pour éviter l’émission de poussières ;
- nettoyer hebdomadairement la route qui conduit à la carrière ;
- limiter la vitesse des camions ;
- combler les « nids de poules » sur la route d’accès à la carrière, générateurs de bruits et de poussières.
Ces mesures, après un démarrage difficile, semblent donner satisfaction et, il est important de la signaler, c’est la première fois que de telles mesures sont prises dans l’histoire de la carrière. Il y a eu beaucoup d’échanges avec les personnes concernées et ceci va évidemment continuer.
Dossier de mise à l’enquête
Le projet de mise à l’enquête publique a passé par tous les services de l’Etat, et ils sont nombreux. Après quelques remarques et demandes de modifications, le Canton nous a retransmis le dossier. Les ajustements demandés ayant été effectués, le dossier a donc été mis à l’enquête publique.
Pour mener à bien un tel projet il y a plus de 38 lois, directives, normes, informations, décisions et règlements à respecter et c’est avec l’aide de bureaux spécialisés que l’entreprise Implénia a progressé pour finaliser cette demande.
Les compensations écologiques
Suite au dépôt de ce dossier, de nombreuses compensations écologiques vont permettre, à terme, de rendre à la nature une falaise plus belle qu’avant. Les nombreux contacts avec le WWF ont permis de développer de nouvelles idées. La décharge permet d’amener des matériaux nécessaires pour redonner un « look » à la carrière en fin d’exploitation et rendre la surface, ainsi comblée, à l’agriculture expansive.
Les pavés nous disent qu’il y a des critiques
Un projet de cette taille peut, bien entendu, susciter des inquiétudes et les pavés agaunois ont entendu cinq principaux commentaires :
L’argent ainsi récolté profitera à la seule Bourgeoise
La Bourgeoisie a pour but d’être un acteur économique et social pour Saint-Maurice. Les Bourgeois, en tant que tels, ne reçoivent pas d’argent en fonction des résultats de la bourgeoisie. C’est donc Saint-Maurice dans son ensemble qui bénéficiera des retombées économiques de tout ce qui se fait à la Bourgeoisie. Les sociétés locales reçoivent en moyenne entre 60’000.- et 100’000.- de dons chaque année. Les investissements de la Bourgeoisie ces 10 dernières années ont, en moyenne, dépassé le million de francs dans l’économie locale. Les futurs projets sont eux tous orientés pour Saint-Maurice.
Les halles industrielles prévues demanderont un investissement de plus de 4,5 millions et vont attirer des entreprises et des emplois chez nous.
Nous ne voulons plus les nuisances du passé
Tout le monde est d’accord sur ce point c’est pour cela que Implénia et la Bourgeoisie sont très attentifs à ces nuisances. Pour rappel, dans le passé deux tirs par jour et pour le futur six tirs par année. Avec en plus les mesures décrites ci-contre.
Une renaturalisation du site ne se fera pas
Au contraire, grâce aux matériaux apportés par la décharge, cela permettra un visuel plus agréable que celui d’aujourd’hui et, avec les mesures de compensation écologiques, ce site sera bien intégré et plus proche de la nature avec ce projet.
Cela va faire des dégâts considérables dans les maisons agaunoises
Depuis bientôt 4 ans que l’entreprise Implénia exploite le site, avec quelques gros « boum » par année et avec les mesures prises dans les maisons avoisinantes, il n’y a eu, à notre connaissance, aucun dégât imputable à l’exploitation de la carrière.
Chaque explosion a été contrôlée afin que les normes en vigueur soient respectées, ceci par un bureau spécialisé.
La poussière va recouvrir nos maisons, nos voitures et nos terrasses
Comme décrit ci-dessus, les mesures prises pour limiter la poussière ont fait leurs preuves. Évidemment, le 100% sans poussière ne sera jamais atteint, cependant le sable du Sahara et le pollen le battent largement.
Article extrait de la publication « Le Bourgeois » No 3 – septembre 2022