Offrir du bois aux capucins, une tradition qui perdure

22 avril 2022
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La Noble Bourgeoisie de Saint-Maurice livre chaque année une douzaine de stères aux frères franciscains. L’occasion de partager ensuite un repas.

Certes aujourd’hui le couvent des Capucins de Saint-Maurice profite d’un chauffage central efficace, pourtant la tradition débutée en 1880 se perpétue. Chaque année, les frères reçoivent douze stères de bois offerts par la Bourgeoisie. Au début du siècle dernier, ce chiffre se montait à quarante et les bourgeoisies de Mex, Vérossaz et Saint-Maurice faisaient ce don à tour de rôle. 

« Jadis, chaque Bourgeois avait le droit à un stère de bois, explique le Frère Marcel. La Noble Bourgeoisie de Saint-Maurice considère que nous pouvons également profiter de cette générosité. Nous ne sommes que quatre frères désormais, mais nous recevons tout de même une douzaine de stères. Ce bois sert à tempérer l’ancienne cuisine et les couloirs. » 

La tradition est née du fait que les Capucins ne possèdent rien et n’ont pas de revenus. Ils rendent des services à la population qui, en retour, leur permet d’exister grâce à différents dons. Celui des bûches de bois est donc un moyen de les aider à vivre convenablement.

Bien que ces stères n’aient plus exactement la même importance qu’à une époque où ils étaient la seule source de chaleur, ils offrent l’occasion à la Bourgeoisie et aux frères franciscains de passer une journée conviviale et d’entretenir des liens. 

« Par le passé, le bois était scié et fendu sur place, explique Florence Rappaz Bovet, la responsable du dicastère des forêts. Au fil des ans, les conseillers n’ont plus développé d’aptitude de bûcheronnage. Aujourd’hui, la préparation du bois est assurée par le triage, le garde forestier le livre sur place et le conseil bourgeoisial le met en place avec son aide, ainsi qu’avec celle du Frère Henri. Cela donne lieu à une journée de travail sympathique. » 

Elle se termine par une choucroute offerte par les Capucins aux personnes ayant fourni huile de coude et bonne volonté. 

Article extrait de la publication « Le Bourgeois » No 1 – septembre 2021