Les forts de Saint-Maurice

22 septembre 2023
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Passage obligé pour accéder aux cols du Grand Saint-Bernard et du Simplon. Saint Maurice est devenu au cours des siècles un haut lieu de stratégie militaire. La brigade de forteresse 10 a rempli sa mission jusqu’à la fin des années 1995.  Les forts de Cindey et du Scex ont été construits dans les falaises de Saint-Maurice pour assurer la défense avec des armes d’infanterie et d’artillerie de forteresse pour la défense du passage de Saint-Maurice. Les 2 forts en sont des exemples marquants et qui sont encore visitables aujourd’hui.

Le 29 mars 1996, la Commune Municipale de Saint-Maurice, la Commune Bourgeoisiale de Saint-Maurice, L’association Saint-Maurice Etudes Militaires et la Société de développement de Saint-Maurice constituent une Fondation, avec le nom de Fondation Forteresse Historique, inscrite au registre du Commerce de Saint-Maurice.

Cette fondation a pour buts de :

  • collaborer à la conservation et à la mise en valeur d’ouvrages fortifiés et d’intérêts historiques, entièrement équipés, sis dans le périmètre de la forteresse historique, ceci d’entente avec les directions et offices cantonaux et fédéraux compétents ;
  • contribuer, d’entente avec le propriétaire (le Canton du Valais), à la maintenance et la gestion des volumes en assurant une ouverture au public ;
  • procéder, cas échéant, aux acquisitions nécessaires pour atteindre ses buts.
 
Trois générations de fortifications au défilé de St-Maurice

Le château a été bâti par étapes lors des guerres de Bourgogne, à partir de 1476, lorsque Saint-Maurice, conquis par les Hauts-Valaisans, devint frontière avec la Savoie et Berne.

En 1831, sous la pression d’un nouveau risque de conflit européen, la Suisse se prépare à faire respecter la neutralisation du passage. Des fortifications bastionnées sont alors élevées au défilé, pour tenir le pont du Rhône, selon les plans du futur Général Guillaume Henri Dufour.

Lorsque l’obus explosif chargé à la mélinite apparaît, dans les années 1880, les fortifications érigées en 1831 devant Saint-Maurice sont dévalorisées et doivent être remplacées. La construction des forts de Savatan et Dailly, sur la rive droite du Rhône, commence alors, en 1892.

Le besoin de protéger ces deux ouvrages par des canons tirant en flanquement se révélera rapidement.

On placera tout d’abord des canons et des munitions sur la terrasse de l’Ermitage, située dans la falaise de Vérossaz puis, en 1911, le percement de la « Galerie du Scex » armée de quatre canons de 7,5 cm commencera.

Le fort de Cindey a été construit durant la deuxième guerre mondiale, entre 1941 et 1946. Il reprend en quelque sorte la mission du château, puis des fortifications Dufour, dans le cadre d’un système de fortifications cohérent, comprenant notamment les grands forts de Dailly, Savatan, Scex, construits à partir de 1892.

Le fort du Scex

Un ancien fort sans cesse modernisé depuis 1911

Des améliorations et des agrandissements seront ensuite entrepris quasi continuellement :

1915 – 1924 : Nouvelle entrée et infirmerie, devenue plus tard dortoir supplémentaire 

1935 – 1936 : Percement d’une galerie de jonction avec la « Grotte aux Fées » 

1938 – 1939 : Adjonction de la batterie « Ermitage » avec 4 canons de 7,5 cm

1940 – 1946 : Une galerie intérieure relie les cantonnements nouveaux et anciens isolés des casemates de tir

1948 – 1952 : Nouveaux magasins à munitions et quartier sanitaire

1984 : Désarmement de l’artillerie, aménagement d’un grand poste de commandement à la place du quartier sanitaire

1995 : Abandon du fort

Garnison

Avant le désarmement de l’artillerie : 1 compagnie forteresse avec 172 hommes (6 of, 28 sof, 138 sdt)

Après le désarmement de l’artillerie : 1 compagnie forteresse avec 97 hommes (4 of, 15 sof,  78 sdt)

Particularités

La salle des machines et la centrale téléphonique servent aussi au fort de Cindey.

La station de pompage pour le carburant diesel est située 90m en-desous, à la station inférieure du téléphérique.

Le fort abrite un poste central de tir (PCT) de groupe, ainsi qu’un grand poste de commandement et un réservoir d’eau de 330’000 litres.

Le fort de Cindey 
Dates importantes
Des améliorations et des agrandissements seront ensuite entrepris quasi continuellement :
1941 – 1946 : Construction 
1948 – 1952 : Réarmement (2 canons de 10,5 cm L 52 1939 / 46) 
1995 : Abandon du fort
Garnison
1 compagnie de forteresse avec 173 hommes (8 of, 23 sof, 137 sdt)
Armes de forteresse
– 2 canons de 10,5 cm L 52 1939 / 46
– 4 canons antichars de 9 cm 1950 / 57
– 3 mitrailleuses de forteresse 1951 / 80
Armes mobiles
– 4 lance-mines (mortiers) de 8,1 cm 1933
Particularités
Cindey est relié au fort du Scex à 1 km en direction Sud par une galerie naturelle dite « Grotte aux Fées », prolongée par une galerie artificielle. 
Le fort du Scex fournit à Cindey l’énergie électrique et les moyens de transmission.

Article extrait de la publication « Le Bourgeois » No 5 – septembre 2023